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La bataille des Coalisés connue sous le nom "Ghazwat Al Khandaq" eut lieu selon la plus plausible des opinions au mois du Chawwal à l'an 5 de l'Hégire.
La cause de cette bataille fut que des notables Juifs de la tribu des Banou An Nadir, après être expulsés de Médine à l'an 4 de l'hégire à cause de leur attentat perpétré contre le Prophète, se rendirent à la Mecque où ils incitèrent les Quraychites à déclarer la guerre au Messager d'Allah (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) en les ralliant et leur promettant de les soutenir. Les Quraychites leur répondirent favorablement et les deux parties se mirent d'accord à combattre le Prophète. Ils se rendirent également chez Ghatafan et Bani Soulaym en leur lançant le même appel. Ceux-ci leur réservèrent une réponse favorable. Ensuite les notables juifs firent une tournée chez les autres tribus arabes en vue de les appeler à combattre le Messager d'Allah (Paix et bénédiction d’Allah sur lui).

Qorayche, forte de quatre mille combattants avec trois cents chevaux et quinze cents chameaux, se mit en marche sous le commandement d'Abou Sofiane. Banou Solayme dont le nombre était au nombre de sept cents le rejoignirent à Marr Az-Zahran. Tous furent renforcés par mille alliés envoyés par les tribus de Banou Assad et Fazarah. Les tribus Achga' avec quatre cents et Banou Mourrah avec un nombre pareil les rejoignirent également. Les troupes qui arrivèrent à la tranchée de toutes les tribus étaient composées de dix milles hommes qui formaient les alliés ou Al Ahzab.

Informé sur leur sortie de la Mecque, le Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) convoqua les gens pour se délibérer l'affaire. Salmân al-Fariçî conseilla au Prophète de creuser une tranchée empêchant l'ennemi d'arriver à Médine. Le Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) se mit aussitôt à la creuser devant le mont Sala' et il y participa lui-même. Ce mont était alors derrière les musulmans et la tranchée séparait entre eux et les mécréants. En six jours, ils terminèrent le creusage de la tranchée. Le Prophète et les musulmans dont le nombre était 3000 hommes se retranchèrent au mont où ils s'adossèrent laissant le fossé devant eux. D'autre part, le Prophète ordonna qu'on mette les femmes et les enfants aux blockhaus de Médine.

De sa part, Hoyay Ibn Akhtab se rendit chez Bani Qorayzah qui avait déjà conclu un pacte d'alliance avec le Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui). Ce malin ne cesse de manœuvrer jusqu'à ce qu'ils rompent le pacte noué avec le Prophète et se rangèrent du côté des polythéistes pour combattre le Prophète. A ce moment-là, les musulmans furent tellement éprouvés et les hypocrites firent leur irruption. En plus certains appartenant à Bani Harithah demandèrent au Messager d'Allah de les autoriser à regagner Médine en disant: "nos demeures sont sans protection" alors qu'elles ne l'étaient pas: ils ne voulaient que s'enfuir."(Sourate Al Ahzab, les coalisés, V.13). De même, Banou Salamah pensèrent eux-aussi à fléchir. Mais Allah affermit les deux groupes.

Al-Barâ Ibn 'Âzib rapporte à ce propos: "Pendant que nous creusions le Fossé, un grand rocher dur nous donna beaucoup de mal: aucune pioche ni massue ne l'entamait. Nous nous en sommes plaints au Prophète. Le voyant, il jeta de ses habits, prit la pioche et dit: "Au nom d'Allah". Il frappa un premier coup qui arracha le tiers du rocher s'exclama: "Allâhou Akbar [Allah est Grand], j'ai reçu les clés des pays de Cham (la Syrie) ! Par Allah, je viens de voir ses palais rouges à l'instant et de cet endroit !" Puis, il frappa un deuxième coup qui en arracha un autre tiers et une vive lumière apparut dans la direction de la Perse. 
     
Le Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) dit: "Allah est Grand, j'ai reçu les clés de la Perse ! Par Allah, je vois le palais blanc d'Al-Madâ'in [le nom donnée par les Arabes à la capitale de la Perse] de cet endroit même ! Puis, le Prophète frappa un troisième coup et dit: "Au nom d'Allah", le reste du rocher se brisa. Le Prophète s'exclama: "Allâhou Akbar, j'ai reçu les clés du Yémen. Par Allah, je vois d'ici les portes de San'âa."
       C'est ainsi que les polythéistes assiégèrent le Messager d'Allah (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) pendant tout un mois sans combattre à cause de la tranchée qui les sépara des musulmans.

Et les biographes d'ajouter: "La crainte fut tellement forte, les gens fléchirent et on craignit pour les familles et les biens. De même, les polythéistes cherchèrent à découvrir la partie la plus étroite de la tranchée afin de traverser avec leurs chevaux. Un groupe de cavaliers dont `Amr Ibn `Abd Woud, le septénaire, réussit à franchir le fossé ; il se mit à appeler à un combat en duel. 'Ali descendit aussitôt au duel et le tua.

Le lendemain matin, on rassemblera un grand bataillon auquel participa Khaled Ibn Al Walid. Ce bataillon menait le combat jusqu'à la nuit de telle sorte que le Messager d'Allah (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) n'ait pu faire ni la prière du midi ( dhohor) ni celle de l'après-midi (Al 'asr) ; il dit alors: "Les polythéistes nous ont distraits de la prière intermédiaire, la prière du 'Asr, qu'Allah mette le feu à leurs maisons et à leurs cimetières". Allah éloigna donc le danger de l'ennemi et disloqua leurs rangs. La preuve en est que Na'im Ibn Mas'oud avait embrassé l'Islam. Ni les polythéistes ni les juifs n'en étaient pas au courant. Il réussit donc de semer la discorde dans le rang des ennemis. Ensuite, un vent violent souffla. En conséquence, Abou Sofiane dit à ses compagnons: le lieu où vous êtes n'est celui où vous devriez vous installer. Rien n'a échappé à la perte. Bani Qorayzah ont manqué à l'alliance et le vent nous a beaucoup souffert. Alors partez ! Car moi je dois quitter.
Dans cette Ghazwah, on comptait parmi les tués trois polythéistes et six musulmans.[1]

[1] Voir Al Wafa bi Akbar Al moustafa, Pp713, 714 et Zad Al Ma'ad 3/269-275