Le Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) entra à Médine. Ses habitants l'accueillirent avec joie et cordialité. Il ne passait par une des maisons des Ançars sans que le propriétaire saisisse le mors de sa monture en l'invitant à descendre chez lui. Il s'excusait en leur disant: "Laissez-la. Elle est ordonnée." Elle poursuit sa marche jusqu'à l'endroit actuel de la mosquée du Prophète ; alors il s'agenouilla, puis se releva alors, marcha un peu et enfin revint au premier endroit et s'agenouilla. Le Prophète descendit chez ses oncles maternels, les Bani An-Najjar et dit: "Laquelle des maisons de nos parents est la plus proche?" A ce moment-là, Abou Ayyoub répondit:"la mienne, Ô Messager d'Allah !" Il descendit alors chez Abi Ayyoub Al Ançari رضي الله عنه.
En effet la première démarche que le Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) accomplit après son arrivée à Médine fut la construction de sa mosquée à l'endroit où sa chamelle s'était déjà agenouillée. Cet endroit appartenait à deux garçons orphelins. Le Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) le leur acheta. Il participa lui-même à la construction de la mosquée. Ensuite il édifia les chambres de ses épouses à côté de la mosquée. Une fois terminée la construction de ces chambres, le Prophète quitta la maison d'Abi Ayyoub رضي الله عنه pour y déménager. Puis fut institué l'appel à la prière, al azan, pour réunir les gens à l'heure de la prière. Puis, le Prophète instaura la fraternité entre les émigrés (mouhadjirines) et les ançars (littéralement les partisans du Prophète). Ils étaient alors au nombre de quatre-vingt-dix hommes comprenant quarante cinq émigrés et quarante cinq ançaris. Cette fraternité fut basée sur le réconfort mutuel: les uns héritaient les autres sans tenir compte des liens de parenté. Ceci fit la règle jusqu'à la bataille de Badr. Pourtant lorsque le verset suivant fut révélé:
" Les liens de consanguinité ont (dans les successions) la priorité (sur les liens) unissant les croyants (de Médine) et les émigrés (de la Mecque) selon le Livre d'Allah". (Sourate Al-Ahzab, les Coalisés, V.6), l'héritage était dû à la relation de parenté et non pas au contrat de la fraternité.
Au surplus, le Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) conclut un pacte avec les juifs de Médine et écrivit un document avec eux. Leur rabbin et savant, 'Abdou Allahi Ibn Salam se hâta d'embrasser l'Islam, mais la plupart d'entre eux s'abstinrent à être mécréants.[1] Il organisa ensuite les rapports entre tous les habitants de Médine comprenant: mouhadjirines, Ançars et juifs. Les ouvrages biographiques mentionnent que le Prophète écrivit à ce propos un document dont les clauses les plus importantes sont les suivantes:
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Il y a également d'autres dispositions dans ce document qui établissent les règles de coexistence entre les différentes communautés existantes à Médine. Ces dispositions fixèrent la notion de la Oumma Islamique qui inclut tous les musulmans sans exception et celle de l'État musulman dont le siège est Al Madina Al Mounawwarah en faisant d'Allah et de son Prophète l'instance suprême à laquelle on devrait se référer dans le cas de divergences et de dispute.
Ce document garantit les différentes sortes de libertés telles que la liberté de conscience et la liberté du culte en assurant aussi le droit de chaque individu à la sécurité. Il établit de même le principe de l'égalité et de la justice entre les hommes.
En effet, celui qui médite bien les clauses de ce document réalise qu'il y a beaucoup de principes civilisationnels auxquels appellent ceux qui intéressent aux droits de l'homme dans la mesure où le Prophète dépeignit les traces de ces droits, en établissant les règles selon la législation d'Allah représentée dans le Coran et la sunna. Celle-ci est la limite séparant les droits justes de l'homme et les prétendus droits auxquels appellent les organisations internationales alors qu'ils sont en réalité une ingratitude, une injustice, une atteinte à la dignité de l'homme et une partialité en faveur de certaines catégories et au détriment de certaines d'autres.
[1] Zad al ma'âde 3/63,65.